CRITIQUE PAR NEELA, AMBRE ET MARYLOU
« La place d’une autre » est le sixième film de la carrière d’Aurélia Georges, sorti en 2021. La réalisatrice est diplômée de La Fémis à la section réalisation. Elle collabore également à la revue « L’art du cinéma ». Ce dernier film est tiré d’un roman intitulé The new Magdalen, écrit par Wilkie Collins. Il aborde une guerre, celle de 1870 et non la première guerre mondiale comme dans le film.
Le long métrage retrace l’histoire d’une jeune femme, Nelly, qui voit sa vie changer lorsque qu’elle devient infirmière sur le front de la première guerre mondiale. Nelly rencontre alors une jeune femme aisée dont elle prend la place après un bombardement allemand.
Cette critique va aborder l’esthétique du film ainsi que l’histoire générale.
L’esthétique tient une place primordiale dans le film. Nous pouvons observer que la réalisatrice a prêté un soin particulier à la qualité de l’image tout au long du film. Notamment sur la capture des paysages durant l’aventure de Nelly. Nous voyons également que ce film est réaliste et respecte les codes vestimentaires et langagiers de l’époque. Les contrastes percent l’écran et le film dans son ensemble parait être un tableau animé.
Par ailleurs, de nombreuses scènes du long métrage font référence à des tableaux existants.
Dans le cadrage des scènes, nous observons notamment la règle des tiers, qui consiste à placer les personnages et objets importants entre des lignes imaginaires pour rendre le récit plus vrai dans la localisation des personnages à l’écran. Il y a un énorme travail sur le son qui renforce l’impression de tableau animé et qui rend la projection plus immersive. Les mouvements de caméra tout au long du film ainsi que les rapports sons/images produisent un lien d’attachement avec le personnage principal, Nelly, qui, malgré ses mauvaises actions, la rendent attachante aux yeux des spectateurs.
Le scénario en lui même est intéressant. Il produit une attache avec le spectateur malgré le fait que le personnage principal vole la vie de quelqu’un d’autre et dans un second temps l’histoire est imprégnante de par ses décors, ses costumes et cela montre une certaine brutalité de la vie de l’époque qui apporte un côté réaliste.
Pour conclure, nous espérons que cette critique vous aura donner envie d’aller en salle voir ce long-métrage.
CRITIQUE ECRITE PAR MARIE, LENAELLE ET CAMILLE H.
La traversée
De : Florence Miailhe
Ecrit par : Florence Miailhe et Marie Desplechin
Avec : Emilie Lan Dürr, Florence Miailhe, Maxime Gémin
Genre : Animation, Drame
Date de sortie : 29 septembre 2021
Synopsis : Le film raconte l’histoire de deux enfants qui fuient la discriminations dans leur pays fictif, c’est l’histoire d’un voyage vers la liberté. On suivra les enfants dans des aventures et des rencontres avec des monstres mais aussi avec d’autres victimes et des gens bons qui les aident à survivre.
Une esthétique pleine d’espoir
Ce film à été créé à la peinture à l’huile sur une très longue période. L’animation est faite assez simplement, une table en verre avec une caméra au-dessus, un dessin pris en photo, puis on change légèrement le mouvement et on reprend une photo. En ayant eu la chance de rencontrer la réalisatrice, on se rend à peine compte du travail fourni par la réalisatrice et les 14 animatrices et animateurs qui ont travaillé sur ce projet. On peut en effet ici parler d’œuvre d’art. Grâce à cette animation hors du commun, on se plonge directement dans le film avec des décors plus oniriques les uns que les autres. On sent beaucoup de profondeurs dans les décors en commençant par les paysages. Même si le son y est pour beaucoup, la peinture nous donne cette impression de mouvement du paysage, le vent qui souffle, la neige qui tombe… Les personnages aussi ont une identité graphique bien particulière, un qui nous particulièrement marqué est celui du petit frère Adriel dans le passage du film où ils sont emprisonnés dans la maison de la famille et où Adriel change physiquement au fur et à mesure qu’il perd espoir et qu’il se conforme à ce que la famille attend de lui.
Ensuite les couleurs sont un élément majeur de ce film. La réalisatrice a voulu jouer sur des couleurs extrêmement chaudes et vives ce qui contraste fortement avec le sujet dont traite la traversée. Pourtant on assiste à un arc en ciel de bonheur et d’espoir que nous inspire ce film avec sa teinte enfantine voire innocente.
Une histoire universelle
Cependant, même si ce film est destiné aux enfants et qu’il est plein de douceur au niveau du visuel, la traversée est un film très dur, il traite de la violence des pogroms mais aussi de la violence de partir de son pays et de devoir traverser un ou plusieurs pays alors que les autres vous déteste et vous discrimine. Il a aussi une portée fondamentalement universelle, Florence Miailhe et Marie Desplechin ne citent jamais de vrais peuples ou pays, le fait est que ça ne touche pas quelqu’un ou un petit groupe de personnes en particulier mais que c’est en réalité l’histoire de tous ceux qui ont souffert de ces injustices raciales ou religieuses. Le contraste entre l’innocence de ces très jeunes enfants est frappant par rapport à ce à quoi ils survivent. On peut observer plusieurs personnages qui représentent chacun une partie du voyage des deux enfants. Le jeune Iskender fait ce qu’il peut, même l’impensable, pour survivre. La vieille dame dans la forêt qui a tout de sorcière ou de chamane et qui aide Kyona sans rien demander en retour.
En conclusion on peut dire que La Traversée trace à travers son aspect esthétique particulier des gestes formidables d’humanité mais aussi de la violence qu’on ne peut même pas nommer, ce film est donc absolument à voir tant pour son aspect esthétique que narratif. Il est d’autant plus important qu’il est tiré de nombreuses histoires vraies notamment celle de la famille de la réalisatrice Florence Miailhe dont la grand-mère à dû fuir Odessa lorsqu’elle était jeune.
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