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Forum des images 1° spé | Titanic - Alice

Dernière mise à jour : 16 avr. 2021

Le Cinéma aux airs de songe fou : Titanic (1997), James Cameron – Guy Astic

Ce cours de cinéma nous présente James Cameron et l’univers dans lequel s’est construit le blockbuster qu’est le Titanic de 1997. Guy Astic nous montre comment cet immense film n’est en fait que le promontoire du songe de Cameron.

  1. James Cameron : cinéaste océan

  2. Le Titanic : le promontoire du songe du réalisateur

Extraits diffusés :

  • scène de la tentative de suicide de Rose sur le pont

  • scène des dessins de Jack sur le pont

  • scène de l’analepse où Rose vieille raconte le début de son histoire


  1. James Cameron : cinéaste océan

James Cameron est un réalisateur canadien et une figure d’Hollywood. Il est passionné de dessin, une passion qui se retrouve dans le Titanic notamment parce qu’elle est partagée avec le personnage de Jack, lui-même dessinateur amateur.

Cameron est aussi un cinéaste océan. Il possède une réelle vocation pour l’eau qu’il appelle « poésie de l’invisible ». C’est un explorateur des fonds marins : il participe par exemple à l’expédition dans la fosse des Mariannes, le 25 mars 2012.

Ce réalisateur utilise les méthodes de son temps et s’inscrit dans une mutation audio-visuelle importante : les effets spéciaux numériques. Dans nombre de ses films il se heurte aux limites de la technique, comme dans Abyss, Terminator 2, Avatar ou Titanic.


  1. Le Titanic : le promontoire du songe du réalisateur

L’idée du Titanic émerge dans l’esprit du réalisateur en 1987, lors de son visionnage d’un documentaire sorti sur le sujet en 1985. Cameron est tout de suite inspiré : il a les idées des ellipses temporelles mais il lui manque toujours le fil conducteur de son histoire.

Il pense alors au genre mélodramatique. Un genre des plus sensibles intégrant le tragique avec des personnages qui se débattent dans un monde qui s’effondre, leur avenir scellé. Le mélodramatique met aussi en place l’histoire d’amour des deux personnages, stéréotypée mais facile à assimiler et permettant ainsi d’intégrer des technologies avancées.

En effet, le film a nécessité de nombreux effets spéciaux, numériques ou non. Pour commencer, une réplique du Titanic a été construite sur le plus profond plan d’eau du monde en 1993. Les grues utilisées pour la construction du studio ont été utilisées dans le film pour l’amplitude des mouvements de caméra (pano-travelling). Cameron donne tout de même une impression d’avancé du paquebot bien qu’il soit immobile : il utilise des fonds verts, du faux vent et de l’eau numérique.

Le travail de documentation poussé du réalisateur (7 expéditions à l’épave) permet une expérience de « living story ». On s’immerge dans le film avec le sentiment de plonger dans un bain visuel, retranscrit dans la descente en sous-marin de la scène d’ouverture. Cette nécessité de plongeon dans le film se retrouve dans le cinéma de Cameron : Abyss débute avec un naufrage et Avatar avec une plongée.

Le Titanic est un « woman’s film ». Il fait une représentation de la femme explosive et de caractère dominée par un monde d’homme. C’est le cas de Rose, qualifiée de « dynamite » par Jack dans une scène coupée, forcée à se marier avec Caledon Hockley.


Ce qui m’a particulièrement intéressée : la place du dessin dans le film

On peut réellement faire le lien entre Cameron et le Titanic grâce au dessin, la perle scénaristique du film. Cameron est Jack partagent ce talent et cette passion commune, le réalisateur s’identifiant clairement au jeune amateur. James Cameron permet grâce au dessin de « suspendre l’incrédulité », laissant indifférent les spectateurs découvrant un croquis resté 84 ans sous l’eau. Ce croquis comme les autres dessins du film ont été faits par le réalisateur et ce sont même ses mains qui dessinent pendant la scène où Kate Winslet pose nue. Certains ont accusé Cameron d’anachronisme, qui s’est avéré volontaire, dans la scène du pont où Rose regarde le travail de Jack. Dans cette scène il dit à la jeune fille « je vous vois », c’est comme le regard d’un monde ancien sur un monde nouveau, ou l’inverse. Cameron s’approprie donc le Titanic à travers le dessin en ajoutant cette touche personnelle qui rend une sensibilité de plus au film.


Conclusion :

Le Titanic de Cameron est un film très réfléchi et travaillé sur la durée (25 ans de réalisation). Cameron s’y investit personnellement à travers le dessin et l’utilisation des technologies avancées. Le genre mélodramatique, la symbolique de l’amour et la grandeur du projet montre cette appropriation de la tragique histoire du Titanic par un cinéaste océan : James Cameron.

Ce cours de cinéma m’a permis d’aborder autrement un film vu et revu. Les choix du réalisateur et son investissement sont très inspirants. Il se donne dans ce qu’il fait, va même jusqu’à s’approprier le paquebot en y ajoutant ses intentions et ses envies. Ce travail acharné me donne envie de donner une touche plus personnelle à mes projets comme Cameron le fait avec le dessin. Comment Cameron peut-il réussir à écrire une histoire d’amour si stéréotypée sans tomber dans l’histoire à l’eau de rose qui en perd son côté touchant ? Comment arrive-t-il à susciter tant d'émotions chez les spectateurs ? Comment fait-il pour garder l’attention des spectateurs qui connaissent déjà la fin de l’histoire, l'histoire du Titanic ?

Ce cours de cinéma me donne aussi l’envie de voir Abyss, un autre film de Cameron traitant de la thématique de l’eau et des profondeurs.

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