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  • Premières Camille Vernet

Nouvelle #2 de Macha B.

 

Sentir la terre chaude sous tes mains froides, sentir l'air envahir tes poumons à nouveau, le soleil brûler tes yeux après tant de 
temps passé dans le noir. Tu sens tes muscles se contracter, tu sens tes bras bouger puis tes jambes. Tu peux sentir le sang irriguer
tes veines, tes artères puis tout ton corps.
Dans un effort plein d'espoir, tu te relèves, tu es enfin debout. Cette sensation, cette sensation de vivre, d'être enfin en vie occupe 
tes pensées, les muscles de ton visage se crispent, tu souris.
Mais ces choses-là ne sont qu'éphémères, tu le sais bien.
Tu sens ton corps vaciller de droite à gauche, tu sens tes pieds sur le sol instable, tu sais que tu vas tomber. Tu sens la peur en toi,
tu sens tes muscles se crisper. Tu ne souris plus, tes traits sont tirés, à présent tu as l'air inquiète.
Tu tentes d'hurler, tu pousses un cri, tu sens ta voix s'élancer, tu l'entends résonner mais personne n'est là pour t'aider. L'air a 
du mal à parvenir à tes poumons, tu suffoques, tes jambes tremblent et tu sombres.
Tes genoux heurtent le sol. Tu as mal, tu sens la douleur à travers tout ton corps. Tu n'as aucun moyen d'extraire cette douleur 
aussi bien mentale que physique.
Tu regardes loin devant toi, tout est vide, tout est noir.
Personne n'est là et tu sais que c'est idiot d'espérer de l'aide.
Le monde t'as mis à genoux et tu dois te contenter de l'observer d'en bas.
Tu te sens bête de t'être relevée, tu regrettes d'avoir permis à ton corps de ressentir toutes ces choses et tu te dis que ces 
sensations ne valaient pas la peine d'être vécues parce que personne n'était là pour les vivre avec toi.
Tu n'as plus mal, tu te sens aussi vide que le paysage. Tu n'as plus aucun moyen de t'en sortir, aucun. Tu ne peux plus continuer, 
tu n'as pas de raison de continuer. Tu inspires une dernière fois puis tu sens la force te quitter. Tu abandonnes, tu te laisses couler. 
Tu tombes sur le dos, incapable de bouger, incapable de vivre. Tu ne sens plus l'air dans tes poumons, tu ne sens plus rien.
Une lourde tristesse envahit ton esprit. Ton dos s'enfonce dans le sol, une larme coule le long de ta joue, tu fermes les yeux et 
retournes à la poussière, invisible, inutile, seule. À attendre que la mort te dévore complètement, sentant ses dents s'accrocher 
à toi de plus en plus fort, jusqu'à ce que tout s'arrête.
Macha B. - 1ère L3
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