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Critiques de deux films vus au festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand

Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand du 2 au 3 février 2023


1er court métrage : The House of Loss (maison de retrait) de Jinkyu Jeon :

Il s'agit d'un film d'animation en 2D qui reprend les codes du manga. L'ambiance assez froide est due à plusieurs éléments, notamment le choix des couleurs qui varient du gris à un bleu pâle, le choix de la musique. On y retrouve également des personnes âgées dans une maison de retraite. Leurs visages ne semblent faire passer aucune émotion ce qui accentue ce climat et il est difficile de saisir leurs expressions.

Le narrateur, présent à l'écran, suit ses personnes dans leur dur quotidien notamment quand ces derniers se font raser le crâne ce qui renvoie au sentiment que l'on annule leurs différences. Ne pouvant lire dans leurs yeux perdus, ni entendre leur voix du fait qu'ils ne s'expriment pas, il va se focaliser sur leurs mains et tenter ainsi de comprendre leurs histoires. La dure manière dont les traite le personnel de la maison de retraite montrent que ces derniers ne montrent pas réellement d'attention à leur égard, et plus encore n'ont pas peur de leur faire perdre leur dignité ! On peut ainsi comprendre le regard hagard des vieillards et le titre fonctionnant à merveille : "maison de retrait ». J'ai été profondément touché par ce film notamment car pour moi, l'une des premières choses que j'ai tendance à regarder chez une personne, ce sont ses mains après ses yeux. En effet les mains peuvent être synonymes de douceur comme de force et reflètent le passé de la personne. Dans le film par exemple, le personnage principal se retrouve à passer beaucoup de temps avec l'une des personnes âgées dont les mains sont gigantesques par rapport aux siennes et renvoie à un sentiment de protection et de sécurité. J'ai également beaucoup apprécié que chaque temps du quotidien soit mis en avant avec force, comme la nuit où l'on perçoit davantage les différences entre les individus.

Un très beau film à voir absolument qui interroge sur la place en maison de retraite de nos parents et grands-parents dans notre société.

2ème court métrage : Invisibles de Matthieu Salmon :

Invisibles est un court métrage en live. Il raconte l'histoire d'une femme qui connaît une situation difficile tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel avec sa rupture avec son compagnon.

Elle assiste à de nombreuses scènes d'agression où les personnes attaquées le sont par une force invisible et pour laquelle ils sont totalement impuissants. Les rues sont désertes ce qui crée un climat de peur constante et d'insécurité où tout peut arriver sans que l'on puisse anticiper, agir et se protéger. La musique accentue ce ressenti. Le personnage principal assiste entre autre au meurtre de son compagnon sans intervenir. Est-elle tétanisée par ce à quoi elle assiste ou a-t-elle cherché à privilégier sa propre survie quoi qu'il en coûte ?

A la vue de ce court métrage, le spectateur peut se demander qui sont les invisibles, en lien avec le titre du film : sont-ce les auteurs des agressions ou leurs victimes que personne n'essaye de sauver.

Les victimes deviennent à leur tour agresseurs une fois blessés tels des "zombis". Cela pose cette fois la question de la reproduction de la violence.


Gaspard Flory (2nde 6 option cinéma)

































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